Les premières explications du Cosmos.

Les sources antiques



Les Babyloniens se servaient de calendriers lunaires ou luni-solaires, qui d’ailleurs ont été utilisés par les Grecs jusqu’au cinquième siècle avant J.-C. (mais pas par leurs astronomes qui utilisaient un calendrier de type égyptien).

Le calendrier chez les Egyptiens répondait à une nécessité agricole. L’année comportait 365 jours ; elle était divisée en douze mois de trente jours plus cinq jours supplémentaires.
Il s’agissait d’une astronomie d’observation : éclipses et mouvements des planètes. Le but des astronomes était de prédire le retour des saisons et de mettre à jour les calendriers. Ils avaient aussi un important rôle divinatoire : c’est l’origine de l’astrologie.

Parmi les instruments disponibles, le gnomon aurait été apporté aux Grecs par Anaximandre de Milet. Il aurait été utilisé par les Babyloniens dans un cadran solaire primitif.


Les visions mythologiques du Cosmos : Homère et Hésiode.

D’une manière générale, tous les éléments du ciel et de la terre avaient leurs dieux. L’astronomie d’Homère n’a rien de scientifique. Pour lui, l’Univers a une forme de dôme constitué par l’Ether. A la base se trouve la Terre, plate, et tout autour un fleuve. « En haut » se trouvent le paradis et les dieux et en bas (sous la Terre) les enfers ou Hadès. Le Soleil et la Lune tombent dans l’océan mais Homère (comme Hésiode) ne dit pas comment ils rejoignent chaque jour leur point de lever.

Homère

Homère, dans l’Odyssée, décrit l’utilisation des constellations par les marins. Ulysse quittant Calypso : « Assis près de la barre, …/… son œil fixait les Pléiades et le Bouvier, qui se couche si tard, et l’Ourse, qu’on appelle aussi le Chariot, la seule des étoiles, qui jamais ne se plonge aux bains de l’Océan, mais tourne en même place en guettant Orion ; l’avis de Calypso était de toujours naviguer en gardant l’Ourse à gauche de la main. ». Mais ces références sont rares ; les grecs préfèrent naviguer de jour lorsque « l’Aurore aux doigts de rose » se lève. Cette phrase et la lecture d'Homère nous apprennent qu'à son époque, seule la Grande Ourse était décrite. Il ne semble pas que la Petite Ourse et avec elle l'Etoile Polaire n'aient été reconnues. L'origine du nom de cette constellation vient de la transformation de la déesse Callisto en ourse. Les récits varient sur le responsable de cette métamorphose: Zeus pour les uns, voulant cacher Callisto enceinte à son épouse, Héra pour les autres.

Hésiode dans « La Théogonie » (v. 700 av. J.-C.) ou naissance des dieux, raconte à la fois la généalogie des divinités mais aussi l’origine de Cosmos. Du Chaos naissent les Ténèbres et la Nuit qui engendrent l’Ether, le Jour, Gaia ( la Terre) qui enfante elle-même Ouranos (le ciel étoilé) et Pontos la mer. Océanos est le fleuve qui tourne autour de la Terre en forme de disque. Son ouvrage « Les travaux et les jours » montre le cultivateur Persès à qui Hésiode prodigue ses conseils. Les travaux sont rythmés par les saisons mais aussi par les astres.

Ainsi : « commence les moissons au lever des Pléiades, filles d’Atlas, les labours à leur coucher »«au moment de l’année où Sirius prend beaucoup à la nuit mais peu au jour… », c’est à dire à l’automne, «car il craint moins le ver ». Il ne faut pas «labourer au solstice d’hiver » sous peine de moissonner peu. recommande Hésiode. Il faut couper le bois

« Lorsque Zeus a mené à son terme le soixantième jour après le solstice d’hiver, l’étoile Arcturus quitte le cours sacré de l’Océan, elle s’élève radieuse au début de la nuit … taille tes vignes. » Il faut biner la vigne quand les Pléiades sont absentes du ciel, Sirius invite au repos et aux ardeurs sexuelles de l’été caniculaire mais quand paraît Orion il faut vanner le blé ; enfin il faut vendanger lorsque « Orion et Sirius auront gagné le milieu du ciel et que l’Aurore aux doigts de rose verra Arcturus ».

Mais les étoiles guident aussi les marins : « Quand les Pléiades, fuyant la force du vigoureux Orion, s’abîment dans l’Océan brumeux, les vents, de concert, déchaînent leur souffle ». Il faut alors rester au port.

C’est donc une astronomie d’observation et utilitaire que connaissent les anciens grecs. Elle est toute associée aux dieux omniprésents. La rationalité n’a que peu de place dans cette vision de l’Univers. Il est à noter qu’il n’est fait aucune mention des planètes dans l’ouvrage, peut être à cause de leur errance peu fiable.


L’avènement de la découverte de la nature (par rapport au surnaturel) ; de l’essor de la critique et de la discussion rationnelle (Llyod).

Dans cette nouvelle période l’astronomie garde une fonction utilitaire. Mais les Grecs vont réellement dépasser le stade de l’observation pour faire de l’astronomie une science en relation avec le développement des mathématiques et particulièrement de la géométrie.


Sources :

Il est important de dire ici qu’elles sont presque toutes indirectes. Ce sont des citations d’autres auteurs dont les écrits nous sont parvenus souvent après de multiples réécritures. Seuls quelques fragments d’œuvre subsistent pour quelques auteurs. Ils parlent peu d’astronomie. Deux écueils nous guettent lorsque nous parlons des anciens Grecs. D'une part leurs propos ont déjà été déformés par nos prédécesseurs qui, souvent, les ont cités soit pour appuyer leurs propres propositions soit pour les dénigrer. Le second risque est celui que nous prenons soit en s'émerveillant "devant tant de connaissances" car elles sont incertaines, soit "devant tant d'ignorance". Il convient donc de rester prudent dans nos propos y compris lorsque des œuvres nous ont été transmises directement, dans la mesure où nous ne disposons que de traductions successives (du grec en arabe, de l'arabe en hébreu, de l'hébreu en latin et enfin du latin en français) et cela sur de nombreux siècles.

Suite Quatre écoles vont se développer successivement :

L’école de Milet sur les côtes de l’actuelle Turquie et les îles proches qui disparaîtra lors de l’invasion des Perses.

La Grande Grèce (Italie du sud et Sicile) avec les Pythagoriciens.

L’école d’Athènes avec l’Académie et le Lycée (Platon et Aristote).

L’école d’Alexandrie enfin avec Hipparque, Erathostène et Ptolémée.