John Herschel (1792-1871)



Il poursuit l’œuvre de son père William. Il n’est pas un amateur, ayant bénéficié d’une formation universitaire tout à fait classique à Cambridge. Cependant ce n’est pas en tant qu’astronome employé par l’état qu’il mènera ses travaux. En effet, il abandonne un modeste poste au St John College de Cambridge pour se consacrer à la poursuite des travaux de son père vieillissant. Dans le domaine qui nous intéresse ici, celui des nébuleuses, trois sujets intéresseront John Herschel : bien sûr la poursuite du catalogue de nébuleuses et amas stellaires, mais aussi la spectroscopie et la photographie. Après un travail sur les étoiles doubles, il publie un complément au catalogue de son père en 1833[1]. Les observations sont classées par ascension droite puis distance polaire et réduites pour l’année 1801. Il a été aidé pour ce travail par sa tante Caroline. Ces précisions font de son catalogue un outil précieux pour tous les observateurs. Alors que les travaux de son père s’orientaient plus sur la découverte de nouveaux objets, John s’efforce d’augmenter la précision du positionnement de ces objets dans son catalogue : le General Catalog.

En 1826 il publie deux monographies, l’une sur la nébuleuse d’Orion et l’autre sur celle d’Andromède. En 1834 il part deux ans au Cap de Bonne Espérance pour étudier le ciel austral. Il publiera un catalogue de 1 707 objets[2]. Il observe dans les nuages de Magellan, des types objets qu’il connaît bien : amas d’étoiles, nébuleuses planétaires et novæ. Ses observations l’incitent à ne pas les considérer comme de simples superpositions sur les nuages de Magellan, mais il ne peut cependant se résoudre à affirmer qu’ils leur appartiennent.

Son Traité d’Astronomie[3] n’apporte, sur le chapitre des nébuleuses aucune information supplémentaire par rapport aux travaux de son père, qu’il cite abondamment. Dans Outlines of Astronomy[4], il propose des hypothèses intéressantes et novatrices. Il observe que certaines nébuleuses, de forme ronde ou elliptique montrent une concentration de matière de la périphérie vers le centre. Sur le plan dynamique il estime que la rotation possible de ces corps devrait entraîner l’action d’une force centrifuge. D’autre part, si on considère ces nébuleuses comme des amas d’étoiles, il devrait se produire des collisions. En dehors de la force centrifuge, les étoiles, conformément aux lois de la gravitation de Newton, doivent s’attirer mutuellement et sous ces deux groupes de forces l’orbite de chacune des étoiles doit être elliptique et les orbites individuelles ne doivent pas se recouper et être stables.

[1] (Herschel 1833b)
[2] (Herschel 1847)
[3] (Herschel 1833a)
[4] (Herschel 1849)